Moyen Âge
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Le manuscrit français 2188 de la Bibliothèque nationale de France est le témoin unique d’un curieux texte, le plus long et le plus leste des fabliaux, copié dans la seconde moitié du XIIIe siècle et qui nomme son auteur, aussi méconnu que son ouvrage est esseulé, Douin de Lavesne.
Trubert, cet antagoniste de la courtoisie et de la sagesse, est " un sauvage et un sot ". Vilain borné, inculte, impie à force d’ignorance, il est aussi trompeur, détrousseur, égrillard, éventreur. En le dotant de la nature trouble des fous, et en le plongeant dans un " roman à rire ", Douin fournit le contre-exemple de la tradition hostile au vilain. Au rythme des fables qui s’accumulent dans ce gros fabliau, Trubert satisfait son appétit du gain, assouvit son appétence jouissive et surtout exerce son goût immodéré pour l’acharnement méchant. Tant de malfaisance risible de la part d’un seul – tour à tour négociant simplet et chanceux, médecin fruste et fourbe, chevalier Haudecœur effarant et efficace, travesti Coillebaude profiteur et prophète, dérisoire David aux prises avec un nouveau Golïas –, pique l’attention, force la complaisance pour ses affaires et établit en définitive notre indulgence pour le personnage.
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Les Douze Dames de Rhétorique, composé en 1463, se présente comme un échange épistolaire entre George Chastelain, Jean Robertet et un certain Jean de Montferrant, que complète la description versifiée (les enseignes) des douze suivantes de Dame Rh©torique. Ces dernières personnifications allégoriques formulent une poétique qui, à bien des égards, annonce celle de la Renaissance. Le texte a fait l’objet d’une édition intégrale par Louis Batissier en 1838. Depuis ne se sont succédées qe des éditions partielles privilégiant tantôt l’un, tantôt l’autre des correspondants. L’édition de David Cowling se base sur le manuscrit Nn. III. 2 de la bibliothèque universitaire de Cambridge, un document qui présente un intérêt philologique majeur tant pour sa provenance (il a été confectionné pour Jean de Montferrant lui-même, dont il porte le blason) que pour la richesse et la qualité de ses enluminures, au nombre de quinze. Celles-ci, qui entretiennent des rapports très étroits avec le texte et partagent avec les enseignes les mêmes métaphores de la création littéraire, n’avaient jamais été reproduites dans leur intégralité.
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L’événement majeur qui caractérise ce second tome de la Deuxième partie de Perceforest est le retour du roi d’Angleterre sur le devant de la scène. Après dix-huit ans d’absence, Perceforest apparaît dans toute sa majesté lors de son arrivée éclatante au Neuf Chastel. Deux grands tournois donnent aux chevaliers l’occasion de s’illustrer par leurs exploits. Un ordre de chevalerie, la compagnie du Franc Palais, est créé. Une nouvelle génération de chevaliers se distingue : Remanant de Joie, Gadiffer, Bétidès et Nestor, tous fils de rois, multiplient les prouesses. Mais Lyonnel, dont la bravoure est devenue légendaire, reste le modèle du chevalier accompli, le héros sans égal qui suscite l’admiration de tous. Le récit de son amour pour Blanche connaît de nouvelles péripéties. De son manoir invisible de la Forêt aux Merveilles, Lidoire, la Reine Fée, veille sur sa destinée et fonde le temple de la Franche Garde, qui abrite ses trophées. Enfin, Troïlus s’éprend de Zellandine et découvre les joies et les souffrances de l’amour. Le texte est assorti d’une introduction littéraire et linguistique, d’un choix important de variantes, de nombreuses notes et d’un glossaire développé.
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